jeudi 8 mars 2012

Cours 6 : Les diverses positions à l'égard d'Internet


Les diverses positions à l’égard d’Internet

La polémique Internet

Internet a créé beaucoup de polémiques et a amené 3 types de réactions :
-          les fondamentalistes, admirateurs d’Internet
-          les farouches et les méfiants
-          les nuancés

Les fondamentalistes

Aujourd’hui, un des plus célèbres artisans de ce courant est Bill Gates.

Pierre Lévy

Pierry Lévy est un philosophe français qui a écrit « World Philosophie ». Il est complètement sous le charme d’Internet, et met en avant de nombreux avantages :
-          Internet permet d’accéder à une nouvelle Agora planétaire, c’est-à-dire un endroit où les gens se rassemblent et discutent beaucoup.
-          Internet permettrait de développer son intelligence.
-          Internet permettrait de remettre sur le devant de la scène des valeurs un peu oubliées comme la solidarité et la démocratie participative.
-          Internet est devenu un auto-média par lequel on peut s’informer de la manière dont on veut.
-          Internet va enfin permettre de vivre dans un monde beaucoup plus transparent. Les fondamentalistes sont des paranoïaques du fait qu’on leur cache quelque chose.
Les détracteurs diront qu’Internet donne plus une coexistence plutôt qu’un rassemblement. Ils critiquent aussi l’idée de transparence car ce n’est pas forcément mieux de savoir tout, car il faut une limite à l’intimité.

Manuel Castells

Manuel Castells a écrit « La Société des réseaux » et s’est interrogé sur l’explosion de la société numérique. Il insiste sur le fait qu’internet permet une sorte de capitalisme informationnel. Tout ce qui est source d’informations traditionnelles va s’affaiblir et il va falloir une réorganisation de l’autorité. C’est l’avènement d’un monde sans entraves bureaucratiques, on peut avoir accès à tout, tout le temps.

Les méfiants et les farouches

Thierry Breton

Thierry Breton a écrit « Le culte d’Internet » en 2000, où il veut qu’on arrête de considérer Internet comme une religion. Il veut aussi qu’on arrête d’être obsédé par cette utopie de la transparence, car le monde ne serait pas forcément meilleur si on pouvait tout voir. Cette obsession nous pousse aussi à croire qu’on n’a plus besoin des intermédiaires du savoir.
Pour Breton, Internet devient une communication avec rejet des corps, c’est une solitude collectiviste. Pour entrer en communication avec quelqu’un, il faut le rencontrer. De plus, il ne faut pas nécessairement prendre pour meilleur ce qui est nouveau, et pour crédible ce qui est technique.

Dominique Wolton

Dominique Wolton dit qu’on fait de moins en moins confiance à la science, à la politique ou encore à la religion. Pour les remplacer, on a la superstition (l’impression) que la communication peut aider en ce sens. Il dit aussi que rien ne peut remplacer la communication humaine directe.
Il faut aussi se méfier des « multi-branchements », car l’Homme peut devenir enchaîné à ces fils invisibles de la communication (téléphone, Internet, fax,…). Au final, ils tentent de faire comprendre que l’humain est tellement complexe qu’une machine ne pourra jamais le remplacer.

Les nuancés

Jérémy Blampain et Liliane Palut

Ces deux Belges ont écrit un ouvrage, « Résistance sur Internet ». Pour eux, le Web est la nouvelle comédie humaine. C’est un clin d’œil à Balzac qui avait écrit « La comédie humaine » où il faisait un travail de sociologue en voulant s’intéresser à toutes les différentes classes sociales.
Aujourd’hui, sur le Web, il y a tout ce qui peut intéresser l’Homme : ses peurs, ses envies ou encore ses besoins. Le Web est le reflet de la réalité avec ses qualités et ses défauts. Ils différencient le web individuel et le web commercial. L’outil Internet, au départ, a été conçu par des militaires américains pour pouvoir s’échanger des informations à des fins stratégiques. Après cela, c’est le milieu universitaire qui profitera de cet outil afin de permettre aux différentes universitaires de communiquer entre eux.
A partir d’un certain moment, la sphère marchande a compris qu’Internet pourrait être un très bon marché et a lancé le concept de bannière. Un peu plus tard, c’est dans les administrations qu’Internet se développe, pour finalement arriver dans les foyers et pour le grand public.
Pour ces deux sociologues, le web commercial a tout percuté en étant guidant par la logique du profit. Le Web a commencé à être inondé de sites malsains et de publicités à des fins commerciales. Le Web indépendant est l’autre partie de l’Internet, une partie qui vise seulement l’information.

L’imaginaire lié à Internet et à la technologie

En 1992, Vincent Scardigli, dans son livre « Le sens de la technique », fait l’inventaire des différents fantasmes et frayeurs liés à l’Internet. Les technologies n’ont jamais laissé indifférent, et il veut les analyser. Fantasmes et frayeurs sont liés 2 mythes.

Fantasmes

Les fantasmes sont liés au mythe du progrès scientifique, l’espoir que les techniques vont amener l’Homme à un nouveau stade de la civilisation.

Frayeurs

Cela souligne l’idée que toute découverte humaine peut un jour se retourner sur l’Homme. On peut en arriver à la notion de Big Brother informatique qui peut tout surveiller, ou encore le nucléaire qui, une fois utilisé dans le mauvais sens ne peut que nuire à l’humanité.