I- Qu’est
ce que la sociologie ?
Sciences
humaines et sociales ou de la nature ?
Par sciences humaines et
sociales, on entend en général un ensemble de disciplines diverses et hétérogènes,
telles que la sociologie, l'économie, l'anthropologie, la psychologie, l'histoire, la géographie, l'archéologie, la linguistique, la communication, voire aussi les sciences de la religion (ou théologie).
Les sciences humaines et
sociales excluent :
·
les «sciences de la terre et de la vie »
ou «de la nature »
(dans le sens d'une opposition entre homme et nature, soit
entre culture et nature),
·
les «sciences et techniques »
(dans le sens de connaissances pragmatiques, intuitives ou appliquées),
·
les « arts et lettres » (dans le sens des
pratiques fondées sur la subjectivité, incompatibles avec une objectivité),
·
le droit appliqué (qui n’est pas une
science, par définition, mais des règles).
La sociologie
·
La sociologie peut être définie comme la
branche des sciences humaines qui
cherche à comprendre et à expliquer l'impact du social sur
les représentations (façons de penser) et comportements (façons d'agir)
humains. Ses objets de recherche sont très variés puisque les sociologues
s'intéressent à la fois au travail, à la famille, aux médias, au sport, aux
rapports de genre (hommes/femmes), aux religions, ou encore aux formes de
cultures, bref, à l'environnement humain.
·
Science des phénomènes sociaux. La sociologie étudie les
comportements sociaux au sein d'un groupe donné (famille, entreprise, parti,
etc.) et cherche à dégager des lois en ayant recours à des sondages, des
statistiques. La sociologie est une discipline apparue assez tardivement, beaucoup plus récente
que la philosophie ou même que l'économie. Elle est née après la première révolution industrielle, et
l’invention du moteur à vapeur par James Watt (1765). Cette révolution a
ébranlé un ordre ancien, et remis en cause le fonctionnement de la société. Au
départ, la sociologie et notamment au travers des écrits d'Émile Durkheim,
s'est donné comme objectif de refonder un ordre social qui avait justement été
ébranlé par les révolutions, mais aussi par la montée de l’individualisme. La sociologie a
pour but de recréer un ordre dans la société.
II- Qu’est-ce que la
communication ?
La communication est un champ
très vaste. C’est une interdiscipline. Le terme concerne l’Homme, la machine,
les médias, les animaux, les entreprises, les plantes, etc. Il est donc
impératif de bien définir les concepts.
Définition générale de la
communication
La communication est un
processus interactif de construction du sens. C’est un acte
d’information : dans toute communication, il y a nécessairement
transmission d’information. Mais elle est plus qu’un simple échange
d’informations entre un émetteur et un récepteur. C’est un processus de partage
de sens par l’interprétation réciproque de signes.
Le schéma mécaniste
(Shannon) habituellement enseigné de la communication où «l’émetteur» envoie un
signal au «récepteur» donne une image figée de la situation de
communication : en effet l’émetteur apparaît comme le sujet actif et le
«récepteur» comme le sujet passif. En fait il s’agit d’un échange «social»
entre acteurs dans une situation donnée et il est préférable de parler de
communication «inter-humaine».
Les modèles de communication
1.Modèle de Shannon et Weaver
(1949)
Shannon était
un ingénieur, Weaver, un philosophe. Leur préoccupation essentielle était de
régler les problèmes de transmission télégraphique : le signal devait arriver
au niveau de la cible dans l'état le plus proche de ce qu'il était au niveau de
la source. Ce signal peut être affecté ou brouillé, voir déformé par un
phénomène de bruit. La communication est réduite à la transmission d'une information.
SOURCE
- MESSAGE -(bruit)- CODAGE - DÉCODAGE - MESSAGE - DESTINATAIRE
AVANTAGES : ce
modèle va mettre en lumière les facteurs qui vont perturber la transmission de
l'information (bruit).
INCONVÉNIENT: c'est un
schéma simpliste qui ne peut s'appliquer à toutes les situations de
communications. Il ignore la pluralité des récepteurs. Il laisse de coté les
éléments psychologiques et sociologiques. Il y a absence de boucle de
rétroaction.
Il fut l'un des
premiers à s'intéresser à la communication de masse. Selon lui, on peut décrire
"convenablement une action de communication en répondant aux questions
suivantes " : Qui, dit quoi, par quel
canal, a qui et avec quel effet ? "
-
QUI : correspond à l'étude sociologique des milieux et organismes
émetteurs (motivation de communiquer).
- DIT QUOI :
se rapporte au message, à l'analyse de son contenu.
- PAR QUEL CANAL : désigne l'ensemble des techniques qui à un
moment donné et pour une société déterminée, diffusent à la fois
l'information et la culture.
- A QUI : vise l'audience, les
publics avec des analyses selon des variables (âges, sexe...)
- AVEC QUEL EFFET : suppose une
analyse des problèmes d'influence du message sur l'auditoire.
Le modèle de
Lasswell conçoit la communication comme un processus d'influence et de
persuasion.
AVANTAGES :
L'intérêt essentiel de ce modèle est de dépasser la simple problématique de la
transmission d'un message et d'envisager la communication comme un processus
dynamique avec une suite d'étapes ayant chacune leur importance, leur
spécificité et leur problématique. Il met aussi l'accent sur la finalité et les
effets de la communication.
LES LIMITES : Il
s'agit d'un modèle assez simpliste. Le processus de communication est limité à
la dimension persuasive. La communication est perçue comme une relation
autoritaire. Il y a absence de toute forme de rétroaction, et le contexte
sociologique et psychologique n'est pas pris en compte.
Avec ces 2
modèles, la communication est vue comme un processus linéaire centré sur le
transfert d'informations. De plus, ils présentent des situations de
communication dégagées de tout contexte. Ces modèles sont tirés des héritiers
d'une tradition psychologique (Béhavioristes). Le rôle de l'émetteur et du
récepteur sont totalement différenciés. Le récepteur est considéré comme
passif, ce qui est tronqué car il existe une inter-influence entre l'émetteur
et le récepteur.
En introduisant la
notion de contexte et de Feedback, certains chercheurs ont tenté de corriger
les défauts de ces premiers modèles.
Dans ce modèle,
les auteurs nous rappellent que nous sommes des individus qui appartiennent à
des groupes. Le communicateur et le récepteur sont donc restitués dans des
groupes primaires (familles, communauté, petits groupes...). Ces groupes
primaires sont des groupes d'appartenance, ils influent la façon de voir et de
juger. Ces groupes évoluent eux-mêmes dans un contexte social dont ils
dépendent.
L'avantage de
ce modèle, c'est l'apparition d'une boucle de rétroaction entre l'émetteur et
le récepteur qui montre l'existence d'un phénomène de réciprocité, d'une
inter-influence entre les individus en présence.
LE FEED-BACK
(les travaux de Wiener sur la cybernétique)
Le feed-back
désigne la réaction du récepteur au message émit et son retour vers l'émetteur.
Cette notion de Feed-Back a permis aux chercheurs en sciences-sociales, de
franchir un pas en passant d'une vision linéaire de la communication, à la
conception d'un processus circulaire. On distingue 2 formes de Feed-Back : le
Feed-Back positif et le Feed-Back négatif. Le Feed-back positif est celui qui
conduit à accentuer un phénomène avec un effet boule de neige (énervement entre
2 personnes). Le Feed-back négatif peut être considéré comme un phénomène de
régulation qui tend à maintenir la relation dans un état de stabilité et
d'équilibre.
L'intérêt
essentiel des linguistes, c'est d'avoir rompu avec la perception mécaniste. Ils
ont montré que la communication impliquée de nombreux facteurs remplissant des
fonctions diversifiées qui concourent tous à la signification du message.
Le modèle de
Jakobson développe une réflexion sur le message dans la communication verbale. Ce
modèle est composé de 6 facteurs : le destinateur; le message; le destinataire; le contexte;
le code; le contact.
Le
message suppose un
codage et un décodage, d'où l'introduction du facteur code.
Le contact est
la liaison physique et psychologique entre l'émetteur et le récepteur.
Le contexte est l'ensemble des
conditions sociales.
La principale
originalité de ce modèle, c'est qu'a ces 6 facteurs correspond 6 fonctions:
·
La
fonction expressive :
Consiste à informer l'émetteur sur la personnalité de celui qui transmet le
message : volonté d'exprimer les pensées, les critiques à leur égard.
·
La
fonction conative : cette fonction va efforcer le destinateur à agir sur
le destinataire (inciter à écouter, à agir, à émouvoir). Cette fonction
apparaît clairement dans les situations ou la finalité de la communication est
de faire agir le destinataire, dans le sens souhaité par le destinateur.
·
La
fonction phatique : cette fonction est relative au contact. Elle
permet de provoquer et de maintenir le contact. (Utilisée
dans la publicité, elle est souvent visuelle, couleurs flashy. Il peut s'agir
aussi des figures de rhétoriques.)
·
La
fonction métalinguistique : Cette
fonction s'exerce lorsque l'échange porte sur le code lui-même et que les
partenaires vérifient qu'ils utilisent bien le même code. Cette fonction
consiste donc à utiliser un langage pour expliquer un autre langage. Fonction
de traduction. (est-ce que vous me suivez ?) (Dans une publicité, un
slogan écrit en anglais dans une pub française, rappel l'origine de la marque.)
·
La
fonction référentielle : Cette fonction est orientée vers le contexte
dans la mesure où c'est de lui que va dépendre le message.
·
La
fonction poétique : Ne se limite pas à la seule poésie, car tous
message est expressif. Cette fonction se rapporte à la forme du message dans la
mesure ou elle a une valeur expressive propre.
En analysant
ces 6 fonctions du langage, dont Jakobson dit qu'elles "ne s'excluent pas
les unes les autres, mais que souvent elles se superposent" on peut
remarquer que : 3 d'entre elles (expressive - conatif - phatique) sont du
domaine du langage analogique, c'est à dire de la relation. Les 3 autres
(référentielle - métalinguistique - poétique) sont du domaine du langage
digital, c'est à dire du contenu.
Caractéristiques
de la communication
Toute communication peut être
caractérisée par :
·
Ses composantes : les acteurs, le message, le
canal, les stratégies utilisées, le contexte et le sens de la communication
·
Son type: interpersonnel, de groupe, de masse…
III- Qu’est-ce que la
communication de masse ?
La communication de masse est l'ensemble des
techniques qui permettent de mettre à la disposition d'un vaste public toutes
sortes de messages.
On peut considérer que
cette communication débute vers la fin
du XIXe siècle avec le développement de la presse. C'est la periode
durant laquelle apparaît la réclame. Les progrès techniques permettent de diffuser
de la culture au peuple et la communication de masse jouit de cette bonne
réputation jusqu'à la fin des années 30. La montée des totalitarismes remet en
question cette confiance ; rapidement, la communication de masse devient
indissociable de la propagande. Son aboutissement est la
standardisation des émetteurs, des récepteurs ainsi que du produit culturel.
On simplifie la culture :
Il faut des œuvres accessibles pour le peuple, on cherche le plus petit dénominateur commun. Les démocrates
veulent croire à un enrichissement de la culture commune aux citoyens quand les
régimes totalitaires recherchent une adhésion au chef.
Quelle différence entre
communication de masse et de groupe ?
Il convient de distinguer communication de
masse et communication de groupe. La seconde est dérivée de la première, c'est
un affinage de la première. La différence fondamentale est que la communication
de groupe est ciblée sur un ensemble de récepteurs qui partagent un champ
commun tandis que la communication de masse est dirigée vers le maximum de récepteurs
possibles sans limite de champs communs. A l'origine, la communication de masse
était plus informative et plus directionnelle alors que la communication de
groupe était surtout promotionnelle et influente. De plus en plus, la
communication de masse tend vers celle de groupe, ainsi par exemple la presse
se diversifie et se spécialise davantage afin d'attirer un lectorat plus ciblé;
la télévision et la radio - considérés comme des médias de masse en puissance
pendant des années - permettent de plus en plus d'interactivité et la présence
de plus en plus importante de la publicité dans ces deux médias les contraint à
adapter de plus en plus les messages qu'ils diffusent à un public mieux cerné
(ex. la télé réalité qui cible, en fonction des programmes, surtout les
enfants, les adolescents et les jeunes adultes ou encore les chaînes
thématiques).
Internet, communication de
masse ou de groupe ?
Le contenu du message véhiculé
par le net et sur le net peut varier et s'adapter à une situation. Ainsi, la
communication par internet peut elle être tantôt de groupe (ex. le mail, les
réseaux sociaux, les forums...) tantôt de masse (ex. les sites d'informations,
les sites d'entreprises ou d'institutions qui servent de vitrines de
présentation générale...).