Propagande et effet direct sur la masse
Définition du terme
« propagande »
Etymologiquement : vient du latin pour
désigner l’idée d’une greffe qui donnera une nouvelle plante. L’idée qui se
dégage du terme est donc celle d’une transmission. Terme appliqué à la religion
au départ. Il devient péjoratif (négatif) à la fin du XVIIIème siècle et
désigne la tentative d’influence et de manipulation de l’opinion par les
gouvernants.
I. Théorie des effets
directs : le réductionnisme behavioriste
En Europe, mais aussi aux
Etats-Unis, la vision de la presse et des grands moyens de communication de
masse s’est radicalement transformée au fil du temps. L’engouement initial pour
la presse peut s’expliquer par les transformations historiques, idéologiques et
technologiques qui caractérisent la période de la fin du XVIIIème à la fin du
XIXème siècle : en premier lieu les révolutions américaine et française en 1776
et 1789, puis la loi de 1881 en France consacrant la liberté d’opinion et de la
presse, avec entre temps les analyses de Alexis de Tocqueville (1835-1840)
voyant dans ce nouveau moyen de communication de masse à la fois un indice et
un facteur de promotion de l’idéal démocratique de la société, sans oublier
l’apparition de l’électricité, de nouveaux moyens de communication comme le
télégraphe.
A ce véritable engouement,
vont succéder dès les années 1920 (fin de la Première Guerre mondiale) ce que
beaucoup d’auteurs appellent désormais de véritables « paniques morales »
autour de la question du pouvoir de manipulation et de propagande des médias. Les
progrès techniques dans le domaine de la communication vont avoir un effet
important sur l’art de mener les troupes engagées dans la Première Guerre
mondiale : les chefs de gouvernement tout comme les chefs de guerre recherchent
désormais le soutien et l’adhésion de la population, ce qui signifie clairement
que pour justifier l’effort de guerre auprès des citoyens, il faut contrôler
l’information, la filtrer afin de discipliner l’opinion publique. Durant les
premières décennies du XXème siècle, ce phénomène de prise en compte de
l’opinion dans des décisions aussi graves pour un pays que la déclaration et la
poursuite d’une guerre apparaît en même temps avec le développement d’un
nouveau paradigme (courant) issu de la physiologie et s’imposant avec force en sciences
humaines - en psychologie expérimentale en particulier : le behaviorisme ou comportementalisme.
À cette époque un physiologiste russe, Ivan P. Pavlov,
développe et expérimente sur l’animal la théorie du conditionnement des
comportements (rappeler ici l’histoire du chien de Pavlov et des stimuli conditionnés
: il associe un bruit de clochette à l’apport de nourriture (viande) ; par la
suite le seul bruit de clochette suffit à faire saliver le chien). L’hypothèse de Pavlov est mécaniste : les organismes (du règne animal
mais aussi les humains) constituent un stock de réponses comportementales qui se
déclenchent en présence des stimuli de l’environnement. Ceci correspond au célèbre schéma S-R
(Stimulus-Réponse). Les réactions physiologiques de l’organisme sont des réflexes, des réponses
automatiques déclenchées, conditionnées par des stimuli de l’environnement directement
observables et mesurables. Mais c’est surtout aux Etats-Unis que cette thèse du
conditionnement aura un retentissement considérable sur la psychologie. Il n’y a pas, de ce point
de vue, rupture ou discontinuité entre l’animal et l’Homme.
La thèse du conditionnement
comportemental va être reprise, de façon assez élémentaire et réductrice, dans
les analyses européennes et américaines des médias de masse et sera désormais désignée
sous le terme des effets forts de la propagande :
- En Europe, elle
est illustrée en 1939 par Serge Tchakhotine alors réfugié en France, dans son ouvrage
Le viol des foules par la propagande politique (traduit et réédité chez
Gallimard en 1959, puis 1992). Ce sont cette fois-ci des conduites aussi
complexes que l’engagement et les actes politiques qui sont interprétées comme
des réponses directes à des actions d’influence et de manipulation mentale
menées par les gouvernements totalitaires. Le reflexe pavlovien appliqué à la
puissance de la propagande se traduit chez cet auteur par l’idée que l’on peut
provoquer chez le public un état « d’affaiblissement généralisé » pour en faire
une masse « suggestible » qu’on peut alors manœuvrer comme on veut. Il suffit
pour cela de manipuler des stimuli verbaux (formules simples, concises) visant
directement à éveiller des émotions comme la peur, le désespoir, le désir… Il
faut répéter aussi souvent que possible ce scénario, et à la longue, le
récepteur recevra ces formules comme de véritables prescriptions, des stimuli qui
déclencheront le réflexe conditionnel d’obéissance. Il existe néanmoins au sein
de la population des différences notables entre groupes humains quant à leur
suggestibilité (possibilité d'influence) : ceux qui résistent à la propagande sont ceux dont le niveau
d’éducation permet une analyse plus approfondie des situations et une
régulation plus forte de leurs émotions, mais pour la masse une propagande
fondée sur les principes de Pavlov produit les effets escomptés : elle réduit
les gens à des « esclaves psychiques », des « robots ».
- Aux Etats-Unis,
c’est un politologue, Arnold Lasswell, qui va se réapproprier la thèse du behaviorisme
dans une visée davantage instrumentale : comment dans une société démocratique
les gouvernements peuvent tirer le meilleur parti de l’utilisation des « effets
de stimuli » des médias sur la population ? Il publiera ainsi en 1927 un
ouvrage qui prend la forme d’un véritable « manuel à l’usage des gouvernants en
temps de guerre » : Propaganda Techniques in the World War.
Lasswell fait une analyse détachée des techniques d’influence et de persuasion
qui peut aider l’Etat à guider la population. Il nommera d’ailleurs l’influence
subie par les masses et utilisée par l’émetteur par une expression maintenant
bien connue dans le champ de la sociologie des médias : la seringue ou aiguille
hypodermique (« hypodermic needle »). Cette expression traduit
parfaitement l’appropriation du schéma behavioriste dans l’explication des
effets directs des médias : on peut « injecter » n’importe quelle idée, induire
n’importe quel comportement chez n’importe qui.
En conclusion
Nous pouvons faire ici une
conclusion provisoire sur ce qui caractérise ce courant de pensée des effets forts
et directs des médias : pour les tenants du behaviorisme les médias influencent
et manipulent le public. Ce dernier n’a généralement aucune possibilité de leur
résister. Cette approche sera relativisée voire même complètement écartée par
d’autres courants.
JE SUIS RAVIS DE VOS NOTES DES COURS EN QUALITE D'ENSEIGNANT D'UNIVERSITE ET CHERCHEUR EN MATIERE DE SOCIOCOMMUNICATION A L'UNIVERSITE OFFFICIELLE DE BUKAVU EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. PRIERE ME FAIRE PARVENIR VOTRE ADRESSE MAIL POUR VOUS ECRIRE COURAMMENT EN TERME DE PARTAGE DES CONNAISSANCES.
RépondreSupprimerMON MAIL ADRESSE EST aksantidieumerci@gmail.com
Wech gros, dit mois Aksanti si t'as des infos complémentaire sur la propagande et ses effets sur, SOCIO POLITIQUE ECONOMIQUE bein j'ai la dale davis381@yahoo.fr merci la mif
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