lundi 14 novembre 2011

Cours 2 : Sociologie des médias


Sociologie des médias
I. De la sociologie de la communication à la sociologie des médias
On avait précisé dans les précédentes séances que la sociologie de la communication essaye de traiter les phénomènes communicationnels dans leur diversité. Elle s’intéresse par exemple à la communication dans sa dimension humaine et dans sa dimension matérielle. Dans ce cours on s’intéressa à un des aspects de la sociologie de la communication à savoir la sociologie des médias. Autrement dit, on essayera d’étudier des questions relatives à l’impact des médias sur la société ainsi que sur les représentations (façon de penser) et les comportements (façon d’agir) des individus.
II. Définition du concept « Média »
Média vient du latin medius, littéralement « qui est au milieu ». C’est donc une relation entre émetteur et récepteur mais sans qu’il y ait possibilité d’interaction entre eux : ce n’est donc pas une communication interindividuelle en face-à-face, ni une communication organisationnelle en petits groupes.
Terminologie :
- Au pluriel : médias
- Soit dans le sens de média comme ci-dessus
- Au singulier en français : Médium :
- Soit dans le sens du support et des procédés techniques utilisés par le canal de transmission du message (procédés électroniques visuels et/ou oraux ; papier…)
- Mass média (invariable) : terme anglais et repris en français = moyens de communication de masse, ou médias de masse ou tout simplement médias.
- Médias « interactifs » : ex : l’ordinateur
- Micro-médias : ex : le téléphone
Le processus de construction de la réalité se base sur la question : « Pourquoi certains sujets sont-ils traités par les médias, arrivent-ils devant la scène ?
La sélection de l'information
Les médias filtrent l'information. Depuis quelques années, il y a de plus en plus de critères qui conditionnent le filtrage :
1.    La crédibilité de l’information : il faut que l’information soit véridique, qu’elle émane de sources officielles.
2.    L’attractivité de l’information
3.    L’actualité : l’information doit être récente, les journalistes réduisant de plus en plus l’écart entre le fait et le moment où l’information est donnée.
4.    La proximité : on choisit des événements localisés.
5.    Les critères psychoaffectifs : on fait ressortir des événements fortement émotionnels.
6.    Les présupposés idéologiques : ils souvent liés à des intérêts économiques et sociaux. On montre des événements sous des fragments de réalité bien précis. Exemple : en 1991, aux Etats-Unis, pendant la guerre du Golfe, 6 secondes d’antenne ont été accordées à 50000 pacifistes réunis sur la côte Ouest, alors que 13 secondes le furent pour une petite centaine de pro-gouvernementaux sur la côte Est.
7.    La concurrence : les médias se scrutent, s’observent et veulent se surpasser.
8.    Les contraintes liées au format et au support : dans les journaux, on n’aborde pas certains sujets car on n’a plus de place ou pas de reporters sur place.
9.    Les stéréotypes : un stéréotype est une opinion, une idée préconçue de quelque chose. Le stéréotype s’implique dans la logique du « faire simple », on simplifie la réalité. Ce sont des idées sournoises qui s’inscrivent dans l’esprit collectif. Dans les médias, certains groupes sociaux sont stéréotypés, diabolisés. Ce sont des représentations discriminantes.

L'agenda setting

La théorie de l'agenda setting, formulée par Maxwell McCombs et Donald Shaw dans les années 1970 appartient à la grande famille des théories de la communication appliquées aux média de masse. Il ne s'agit pas d'aider les gens à être à l'heure ! Agenda setting doit être compris au sens d'établir des priorités. L'idée est que la hiérarchisation de l'information à laquelle se livrent les médias (qu'est-ce qui doit occuper la première page ? Les titres du 20 h ?) forme l'opinion publique plus que les contenus des médias eux-mêmes : C'est cela l'effet le plus important de la communication de masse : sa capacité à hiérarchiser et à organiser mentalement le monde à notre place. Bref, si les médias de masse ne parviennent pas à nous dire quoi penser, mais ils réussissent étonnamment bien à nous dire à quoi penser.
Les médias ont un rôle dans l’agenda (l’organisation) des priorités.
Le cadrage ou « framing »
Le cadrage est un phénomène beaucoup étudié par des sociologues japonais et qui consiste en un choix des médias d’une certaine façon de présenter le thème. La façon dont on le présente a souvent une incidence sur la façon dont il est perçu. Il y a souvent un parallèle entre le cadrage et l’interprétation des événements.

Conclusion

Ce phénomène de construction de la réalité montre que les médias ont une influence idéologique puisqu’ils choisissent les thèmes mis en avant. L’hétérogénéité des médias permet de ne pas se contenter d’une impression critique. Il y a différents acteurs qui prennent la parole à travers les médias, donc ceux-ci ne sont pas les seuls à délivrer des informations. Il y a plusieurs personnes qui construisent cet agenda. Les consommateurs des produits médiatiques participent à leur tour, directement ou indirectement, à la construction cet agenda.

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